Suite à une bagarre qui tourne mal, Koumba, 20 ans, est expulsée au Sénégal. Arrivée en France en bas âge, l’adolescente agitée se retrouve, en 48h, dans un village perdu dans la brousse, loin de sa famille et de sa vie à Paris. Récit de cinq ans d’exil : du fait divers à l’épopée tragique.
Des migrantes et des migrants, parfaitement intégrés au Nord, n’arrivent pas à respecter la légalité et, pour cette raison, sont bannis des pays de la prospérité: le présent avec ses frontières perméables entre nord et sud montre ainsi ses dents. En même temps, d’anciennes légendes tribales, des rites de guérison et des paraboles existentielles émergent à nouveau.
Après une bagarre, Koumba est expulsée de France, bien qu’elle ait grandi dans ce pays et que ses parents vivent tout à fait légalement dans le 19e arrondissement de Paris. Quarante-huit heures plus tard, la jeune femme de vingt ans est catapultée brusquement dans son pays d’origine, le Sénégal, sans possibilité de retourner vers ses proches. Hystérique, querelleuse, désespérée et stérilement rebelle, la jeune femme est coincée dans une situation inextricable après avoir eu un bébé: pour pouvoir entreprendre le long voyage de retour vers la France, elle a besoin d’un document pour son enfant que seul le père peut signer. Celui-ci n’est toutefois plus joignable. Koumba atterrit dans le village perdu de ses ancêtres, où elle est littéralement engloutie par les traditions ancestrales rigides. Le regard attentif et empathique du cinéaste fait preuve d’une attente patiente, son récit suit le cours imprévisible des évènements dictés par la vie de la malheureuse protagoniste. A de grands intervalles, Froidevaux retourne en Afrique pour documenter l’évolution de Koumba, désireux aussi de soulager sa peine, et toutefois sachant ne pas y arriver. Les années passent et l’aspect de Koumba fait l’objet d’une lente et impressionnante métamorphose. Son corps devient plus doux, ainsi que son caractère. Dans sa rigidité apparente, nous percevons une vie qui, dans un développement progressif, va d’un bon côté – grâce à un réalisateur qui ne renonce pas, même quand tout indique que son projet va aboutir à un cul-de-sac.
La plupart des études documentaires à long terme de l’histoire du cinéma – dernièrement aussi le film de Richard Linklaters Boyhood – parlent aussi du risque de suivre pendant des années la vie réelle d’une personne, dans l’espoir d’en tirer une histoire captivante. Cela peut ne pas réussir toujours parfaitement. Ici, nous assistons à un genre de fatalisme, représenté sous la forme d’une fable par un griot cinéaste, qui reste emprisonné, comme sa protagoniste, dans l’impitoyable étreinte d’un dieu-serpent. (Marco Zucchi)
Bio Damien Froidevaux:
Damien Froidevaux est réalisateur, producteur et chef opérateur français, principalement de films documentaires. Après des études de cinéma, il cofonde en 2000 la société de production entre2prises basée en région parisienne, avec laquelle il collabore régulièrement. En 2003, il réalise un premier long métrage documentaire « Printemps ». En 2007, il signe « D’ici », un court métrage qui constitue la genèse de « La Mort du dieu serpent », dont il débute le tournage en 2008. Ce dernier est présenté en première mondiale au Festival de Locarno en août 2014 où il remporte les deux prix de la Semaine de la Critique.
La séance sera accompagnée par la présence exceptionnelle de David Jungman, monteur du film.
Le page du film par le producteur >>>
Séance présentée en partenariat avec Documentaire sur grand écran, dans le cadre des Rendez-vous du Doc en région.
Langues : Français
Éditions / Sélections : Eclats de Femmes
Genres : Documentaire
Réalisateurs : Damien Froidevaux
Scénaristes : Damien Froidevaux
Producteurs :
Distributeurs : : E2P/Entre2prises
Pays de production : France – Année de production : 2014
Formats : DCP
Types de colorisation : Couleur
Version : /
Version sous-titres :
Chefs opérateurs : Damien Froidevaux
Ingénieurs son :
Compositeurs :
Monteurs : David Jungman
Comédiens :
Prix et distinctions :