Focus Jean-Jacques Rault, paysan cinéaste
3 août 2023Focus
4 août 2023REGARDS CROISÉS : LANGUES, CULTURES ET TERRITOIRES
PROGRAMME DE COURT-MÉTRAGES
Regards croisés entre la Bretagne et les Premiers peuples d’Amérique du Nord, un parcours fait d’allers-retours entre ici et là-bas, des court-métrages qui se répondent, comme en kan-ha diskan. Il sera question de transmission des langues et des cultures entre les générations, du lien au territoire et à la nature, de révolte et de poésie.
Exploration d’une diversité de formes audiovisuelles, du poème au clip, en passant par le documentaire. Les films du Wapikoni mobile entrent en résonance avec les portraits de Mellionnec. La mémoire d’un territoire ou d’une communauté et la formation des jeunes à l’audiovisuel est au coeur de leur démarche. Coup de projecteur aussi sur des films autoproduits au sein de collectifs, qui riment avec expérimentation et liberté de création.
Nous souhaitons ici donner la parole aux jeunes cinéastes.
L’amendement
ABINODJIC MADJINAKINI
KEVIN PAPATIE (ANISHINABE)
Ce film très sobre nous présente les membres d’une même famille, quatre générations, qui par leurs successions à l’écran viennent révéler l’incidence des pensionnats et le rôle de l’éducation dans la perte d’un héritage important. La déconstruction d’une identité, la non-transmission d’une langue, d’une culture, de valeurs et de traditions. La perte d’un lien.
La parole assassinée
ALYSON CLERET
Simudet eo ar gêriadenn. Liv ar marv en he c’herc’henn. Tavet eo talmoù he c’halon… Peut-être est-ce la première fois que vous lisez du breton. Pour Yves, Marcel ou encore Lionel, cette langue n’est pas inconnue. Elle est leur langue maternelle, ou celle de leurs parents. Le français, leur langue d’adoption. Écho d’un espoir ou d’une disparition, trois générations se répondent et questionnent leur langue comme héritage.
À ma fille
NITANISH
MELISSA MOLLEN DUPUIS (INNUE)
En fabriquant la couverture traditionnelle qui la tiendra au chaud, une maman, Melissa, adresse un tendre message à sa fille à naître, en tant que femme en devenir. Elle s’inspire de la couverture cérémonielle de Kowkachish Manakanet, femme de Mestawapeo Sam Rich, un shaman décédé vers 1950.
Rien sur les mocassins
EDEN AWASHISH (ATIKAMEKW)
Un court-métrage tout en légèreté dans lequel Eden Awashish, la réalisatrice, nous parle de son projet: réaliser un film sur les mocassins. Mais la personne qui s’y connaît le plus sur le sujet, sa grand-mère, refuse d’y apparaître. Il n’y aura donc pas de film sur les mocassins. À la place, le film nous parlera de transmission, sans pour autant nous livrer des secrets qui ne nous appartiennent pas.
Madame Lulu
MORGANE LINCY-FERCOT
Lucienne, 94 ans, est une femme du pays restée au pays. Haute comme trois pommes et toute menue, elle porte des chemises fantaisie et a une jolie canne en bois. Au cœur de son jardin «fouillis», accompagnée de son fidèle chat Bambi, elle débite elle-même son bois de chauffage à la hache avec une habileté saisissante. Son secret de longévité? Un verre de Malaga et quatre huîtres tous les jours. Sourire aux lèvres et nostalgie dans les yeux, Lulu nous amène sur les traces de son enfance où, en haut d’une colline, les habitants de Gwerz ar goalenn chantaient des nuits entières.
Blocus 138 – La résistance innue
RÉAL JUNIOR LEBLANC (INNU)
9 mars 2012, un groupe de la réserve innue de Maliotenam, proche de Sept-Îles, bloque depuis cinq jours la route 138 pour s’opposer aux travaux d’Hydro-Québec sur la rivière Romaine. La Sûreté du Québec, appuyée par l’escouade anti-émeute, intervient alors pour démanteler les barricades. Blocus 138 parvient en quelques minutes à saisir l’émotion de l’évènement. Comme Alanis Obomsawin dans Kanehsatake, 270 ans de résistance, Réal Junior Leblanc a filmé les affrontements en se tenant au milieu des manifestants – majoritairement des femmes et des adolescents. Il en rapporte des images tout à la fois brutales et habitées par une immense tristesse: celle d’un peuple qui, encore aujourd’hui, assiste à la perte de son territoire.
Skinoberiant
JIM CHAWKI, MARTIN HUGUET
« skinoberiant» signifie «radioactif» en breton, littéralement «faiseur de rayons». Reprenant l’air d’un célèbre chant arapaho et inspiré par les ruines de la centrale de Brennilis, Lukaz rappe son désarroi face au délire nucléaire. À la recherche des effets du monde quantique, le collectif-phénomène Décohérences superpose les styles visuels en passant du collage numérique aux images de la lutte contre la centrale de Plogoff.
Ma zamm kroc’hen n’eo ket da werzhañ
MIGUEL DE BRITO, KAOU LANGOËT
Le manifeste-testament d’un homme traversé par le délire… Réalisé dans les Monts d’Arrée, le film met en image « Ma zamm kroc’hen n’eo ket da werzhañ» (Ma peau n’est pas à vendre), écrit, déclamé et interprété par le poète breton Bernez Tangi.
Chevelure de la vie
RÉAL JUNIOR LEBLANC (INNU)
Véritable expérience visuelle et sonore, ce film poétique de Réal Junior Leblanc célèbre la beauté et la force séculaire de l’arbre.
ET AUSSI, UNE RENCONTRE PROFESSIONNELLE
En partenariat avec Daoulagad Breizh
Le mardi 22 août à 16h30, dans les locaux du Pôl.e Audiovisuel Douarnenez-Cornouaille, Terre-plein du Port Douarnenez
Dans le prolongement de la séance Regards croisés, nous invitons les professionnel·le·s de l’audiovisuel de Bretagne à venir échanger avec l’équipe du Wapikoni mobile sur les questions de création, de production, de formation, de diffusion. Un temps d’échanges de pratiques et d’expériences qui pourra peut être nous inspirer ici et pourquoi pas déboucher sur des projets communs ?