La 44ème édition
3 octobre 2022Causeries / Palabres
1 août 2023DIMANCHE 20 AOÛT : DES NOUVELLES D’AFGHANISTAN EN SOUTIEN À MORTAZA BEHBOUDI
Notre ami le journaliste Mortaza Behboudi est emprisonné par les Talibans à Kaboul depuis le 7 janvier 2023. Il savait, et nous savions, qu’il prenait des risques et, à chaque départ, nous nous inquiétions, mais cette fois l’inquiétude s’est transformée en sidération. Très vite, à Douarnenez, ses amis, ses connaissances ont dépassé cette sidération pour agir.
Un comité de soutien local s’est mis en place en concertation avec Reporters sans frontière qui n’a pas tardé à se mobiliser. Les représentants de 15 rédactions et sociétés de production françaises avec lesquelles Mortaza Behboudi a collaboré ont lancé une pétition le 9 février et coordonnent depuis les actions qui émergent dans la France entière.
Douarnenez a une importance particulière pour Mortaza qui est venu ici pour la première fois en 2016 par l’intermédiaire de la Maison des journalistes, association qui vient en aide aux journalistes en exil. Il avait alors 22 ans et déjà une expérience de la vie que peu d’entre nous possède même à des âges plus avancés. Né en Afghanistan, en 1994, sa famille se voit contrainte de fuir vers l’Iran en 1996 lors de la première prise de pouvoir des Talibans. En Iran, il commence à travailler dès l’âge de 9 ans dans une usine de briques puis de tapis pour payer sa scolarité.
Passionné de photographie, il veut témoigner du quotidien des Irannien·ne·s, les gardiens de la Révolution n’apprécient pas et l’arrêtent. Il a 15 ans. Deux ans plus tard, il décide de retourner en Afghanistan pour faire des stages dans des médias locaux. Il se heurte de nouveau à la «limitation» du droit à l’information dans son pays d’origine.
C’est ainsi qu’il s’exile en France, vit dans la rue pendant quelques semaines avant d’être accueilli par la Maison des journalistes qui a un partenariat avec le Festival de cinéma de Douarnenez. Lors de l’édition sur la Turquie, il se joint à l’équipe du Kezako (le journal quotidien du festival) et s’intègre très vite.
Mortaza devient immédiatement un « gars d’ici», il noue des amitiés fortes avec les équipes du festival mais aussi de l’association Rhizomes et au sein de la maison de production Tita basée à Douarnenez… Tita qui produira son premier documentaire qu’il coréalise avec Laurence Monroe en pleine crise mondiale de la COVID. Parti sur l’île de Lesbos pour informer des conditions effroyables dans lesquelles vivent les réfugiés, il décide de filmer le quotidien mais aussi d’aider. Moria, par delà l’enfer, sortira en 2021 et sera présenté au festival dont l’édition est consacrée aux Peuples et luttes en Grèce, en son absence, car il est déjà sur un autre terrain: les Talibans ont repris le pouvoir en Afghanistan, il veut notamment rendre compte de la situation plus que dramatique des Afghanes.
C’est pour des personnes comme Mortaza que nous, que vous, que d’autres organisent et feront perdurer ce festival. Mortaza est notre ami, frère, cousin, fils… il est si attaché à Douarnenez que sa compagne Aleksandra peut témoigner qu’«il disait que Douarnenez était sa deuxième maison, il voulait qu’on se marie ici. Il rêvait d’y acheter un logement et y faire venir ses parents ».
Faisons tout pour que ses rêves se réalisent… c’est possible, nous y croyons.
Pour être au courant des actions menées dans le secteur, nous vous invitons
à suivre la page Facebook Comité de soutien Mortaza Douarnenez Bretagne.
Programme :
Au fil de cette journée, plusieurs temps forts seront consacrés à la situation en Afghanistan :
• Projection : La vie devant elle de Manon Loizeau (retrouvez la salle et l’horaire dans la grille des programmes).
• Causerie : #FreeMortaza – Des nouvelles d’Afghanistan avec Frédéric Bonnot (Médecins
Sans Frontières), Rachida El Azzouzi (Mediapart), Manon Loizeau (réalisatrice).
Modération: Comité de soutien Mortaza Douarnenez Bretagne (à 18h, sous la tente place du festival).
• Village des Associations: présence du Comité de soutien Mortaza Douarnenez Bretagne (de 14h à 18h, place du festival).
• Exposition : photographies de Rachida El Azzouzi (du samedi 19 au vendredi 25 de 9h30 à 17h, salle des Halles).