Dimanche 20 août : des nouvelles d’Afghanistan en soutien à Mortaza Behboudi
7 mars 2023Nos invité.e.s
1 août 2023Causeries / Petits déjeuners-Palabres
Toutes les causeries et palabres sont interprétées en langue des signes française.
Petits déjeuners – Palabres
– 10h Salle des Halles –
Dès 9h30 vous pouvez vous installer pour un succulent
et copieux petit-déjeuner à la salle des Halles. De 10h à 11h30, vous aurez la possibilité
de vivre un moment « intimiste » avec un·e invité·e du festival et
d’échanger sur des thématiques qui nous sont chères.
DIMANCHE 20 AOÛT
LE WAPIKONI MOBILE, UN PROJET
ARTISTIQUE ET SOCIAL INNOVANT
Cofondé en 2003 par Manon Barbeau, le Conseil de la Nation
atikamekw et le Conseil des jeunes des Premières Nations du Québec
et du Labrador, avec le soutien de l’Assemblée des Premières Nations
et la collaboration de l’Office national du film du Canada, le lancement
du Wapikoni mobile a eu lieu en 2004 dans le cadre du Festival
international Présence autochtone à Montréal. Depuis, le Wapikoni
mobile circule dans les communautés autochtones et offre aux jeunes
des Premières Nations des ateliers permettant la maîtrise des outils
numériques par la réalisation de courts-métrages et d’oeuvres musicales.
À chacune de ses escales, des « cinéastes-accompagnateurs »
accompagnent une trentaine de jeunes participants en formation à
toutes les étapes de la réalisation.
LUNDI 21 AOÛT
RENCONTRE AVEC ALANIS OBOMSAWIN
Chanteuse, conteuse, et cinéaste, Alanis Obomsawin, dont le
nom de famille signifie « guide éclaireur », poursuit son chemin de
« batailleuse ». Pionnière du cinéma autochtone, elle a montré la
voie à nombre de générations qui aujourd’hui osent affirmer leurs
identités. Dès 1979, nous présentions un de ses films, Mère de tant
d’enfants, puis, en 1997, ce fut un focus sur son oeuvre. À l’occasion
des 40 ans du festival, en 2017, elle fut une des invité·e·s. Cette
année, il était plus qu’évident que nous devions convier cette femme
d’avenir à un grand partage.
MARDI 22 AOÛT
PRÉSENCE AUTOCHTONE,
RENCONTRE AVEC ANDRÉ DUDEMAINE
Le Festival international Présence autochtone est un événement
festif annuel organisé à Montréal par l’organisme Terres
en Vues depuis 1990, afin de célébrer les cultures autochtones
des trois Amériques. Le festival est un point de convergence pour
les Premières Nations, un espace de rencontres et d’échanges où
réaffirmer et renforcer les liens d’amitié et de collaboration est
rendu possible. André Dudemaine, son fondateur, viendra nous
parler du renouveau artistique et culturel autochtone dont ce
festival témoigne.
MERCREDI 23 AOÛT
CULTURE SOURDE, ARTS VISUELS
ET LANGUE DES SIGNES
En partenariat avec l’International Visual Theatre
Chargée en histoire, la langue des signes occupe tant bien que
mal une place dans notre société.
Les Sourds d’aujourd’hui comprennent le monde avec leurs
yeux. Leur culture visuelle, érigée en véritable art de vivre, donne
naissance à ce joyau qu’est la culture sourde. Vous serez amenés
à découvrir le combat de l’IVT (International Visual Theatre), qui
est de faire rayonner cette culture riche et vivante en repoussant
les frontières de l’art et en faisant tomber les barrières de la
communication à travers une palette de propositions artistiques,
linguistiques, pédagogiques et culturelles depuis plus de 45 ans.
Nous interrogerons la place de cette culture et de cette langue dans
la société actuelle et les enjeux politiques qu’elle revêt.
JEUDI 24 AOÛT
RENCONTRE AVEC JOSÉPHINE BACON
Joséphine Bacon est une poète innue originaire de Pessamit.
Elle est considérée comme une autrice phare du Québec. Joséphine
Bacon dit souvent d’elle-même qu’elle n’est pas poète, mais dans
son coeur nomade et généreux, elle parle une langue pleine de
poésie où résonne l’écho des anciens qui ont jalonné sa vie.
Lire et/ou écouter Joséphine Bacon, c’est avoir accès au Nutshimit.
Le Nutshimit, « c’est l’intérieur des terres. C’est là où il y a
les médicaments, c’est là où il y avait la nourriture, c’est dans le
Nutshimit qu’on retrouvait notre identité, notre culture » dit-elle,
mais c’est aussi un espace spirituel
VENDREDI 25 AOÛT
LA SOUVERAINETÉ NARRATIVE
DES PEUPLES AUTOCHTONES
Laissez-nous raconter, le projet transmédia de la réalisatrice
abénakise Kim O’Bomsawin, rappelle qu’il est impératif de
revenir à cette souveraineté narrative pour une véritable décolonisation
et une émancipation des peuples autochtones. Se réapproprier
son histoire mais aussi son avenir, passe nécessairement
par des formes narratives qui s’éloignent de celles imposées par le
colonisateur. Les langues jouent ici un rôle important, notamment
dans ce qu’elles recèlent de non traductible.
SAMEDI 26 AOÛT
LE CORPS INTERSEXE, RENCONTRE
AVEC JANIK BASTIEN-CHARLEBOIS
Depuis son origine, le festival s’est intéressé aux minorités au
sein des minorités. C’est ainsi qu’en 2012, les questions LGBTQI+
ont commencé à être mises en avant. Bien souvent le « i » est oublié,
les Intersexes ont veillé à ce que ça ne soit pas le cas. « Jamais
sans nous, jamais à notre place ». C’est pourquoi, il est essentiel
que nous revenions régulièrement vers cette minorité minoritaire
qui nous interroge, à partir de leur corps, sur la normalisation de
nos propres corps. Janik Bastien-Charlebois est professeure au
département de sociologie à l’Université du Québec à Montréal. Ses
domaines d’étude sont la démocratie culturelle, la diversité sexuelle
et l’intersexuation. Elle mène une recherche sur l’émergence de la
parole intersexe (FQRSC), est cochercheuse au sein du groupe de
recherche Cultures du témoignage, puis est membre de l’Institut
de recherches et d’études féministes ainsi qu’affiliée à la Chaire de
recherche sur l’homophobie.
Causeries
– 18h Chapiteau place du festival –
Sous le chapiteau de la place du festival chaque jour de 18h à 19h30 :
une semaine de rencontres pour écouter nos invité·e·s, comprendre,
s’interroger… décaler son regard…
SAMEDI 19 AOÛT
KWE, KWEI, KUEI
Un temps pour se dire bonjour, pour se connaître. Une manière
de « faire la coutume » comme disent nos amis Kanaks. Temps
de diplomatie et d’accueil pour se dire d’où on vient et où on est.
DIMANCHE 20 AOÛT
#FREEMORTAZA,
DES NOUVELLES D’AFGHANISTAN
En partenariat avec Médecins Sans Frontières, Mediapart, Reporters
sans frontières
Notre ami Mortaza Behboudi a été emprisonné à Kaboul le 7
janvier 2023. Nous souhaitons, nous exigeons son retour. Quoiqu’il
arrive, il sera associé à cette rencontre qui abordera notamment
la situation dramatique des Afghanes à laquelle Mortaza s’est
toujours montré attentif et pour lesquelles il a pris tous les risques.
LUNDI 21 AOÛT
CHRISTOPHE COLOMB
N’A RIEN DÉCOUVERT
Censé avoir « découvert » l’Amérique en 1492, Christophe
Colomb n’est même pas le premier européen à avoir foulé le sol
américain. Par ailleurs, lorsqu’il arrive aux Bahamas puis à Cuba,
l’Amérique est déjà peuplée de plusieurs millions d’habitants. Cette
doctrine de la découverte va servir de base juridique dès le XVe
siècle pour justifier la privatisation des peuples autochtones de
leurs droits de propriété sur leurs terres et territoires traditionnels
par les États qui continuent d’utiliser cette théorie juridique dans
le cadre de leur droit national.
MARDI 22 AOÛT
LA PLACE DES FEMMES
DANS LES CULTURES
ET LES COMMUNAUTÉS AUTOCHTONES
« La décolonisation passe inévitablement par un “retour” des
femmes autochtones dans la gouvernance communautaire et au
sein de leurs nations ou peuples, incluant celle du territoire et des
ressources naturelles. » 1 écrit Suzy Basile, universitaire d’origine
atikamekw. Implicitement, elle dit le rôle central des femmes dans
les communautés autochtones, hier mais aussi aujourd’hui, dans
le travail de réparation et de guérison. Il faut aussi préciser que les
femmes autochtones au Canada, qui forment 4 % de la population
féminine du pays, représentent 24 % des victimes d’homicides
(en 2019).
1 https://www.acfas.ca/publications/magazine/2018/11/relation-femmesautochtones- au-territoire#author-key-0
MERCREDI 23 AOÛT
EXISTER DANS SA LANGUE
La langue est comme une peau, donc poreuse, elle est l’espace
de relation avec le monde. Elle permet aussi de construire des
mondes et de les relier à d’autres. L’histoire des langues minorisées
se confond souvent avec la volonté du dominant d’éradiquer ces
mondes et avec une diversité de manières d’habiter la terre. Mais
ces langues existent, elles renaissent, retissent des relations. Une
forme de guérison.
JEUDI 24 AOÛT
LA COMMUNAUTÉ
BISPIRITUELLE/INDIGIQUEER
C’est, en 1990, à Winnipeg, capitale de la province canadienne
du Manitoba, que le terme « two-spirit », « deux-esprits » est révélé.
On parle également d’identité bispirituelle. L’identité bispirituelle
s’exprime en possibilités de revendications identitaires multiples
plutôt qu’en étiquette limitée et définie. Cette vision montre que les
autochtones ont un discours propre sur la question du genre et de
la sexualité que les conceptions et mots occidentaux ne peuvent
pas pleinement transposer. Les personnes « deux-esprits » aspirent
à retrouver pleinement leur place au sein des communautés autochtones,
à reconstruire les rôles anciens et importants qu’ils
assumaient pour leurs peuples. L’identité bispirituelle est ainsi
porteuse d’une contemporanéité autochtone qui participe de la
résilience et de la force des peuples autochtones d’Amérique du
Nord.
VENDREDI 25 AOÛT
DÉCOLONISER LA PENSÉE
ET LE TERRITOIRE
Éradication des cultures, des langues, des modes de gouvernance
mais surtout mise en place d’une « pensée » dominante dans
tous les corps et les esprits. Comment sortir de cet enfermement,
rouvrir vers l’avenir et la diversité ?